Kakadu - Yellow Waters
Au menu d'aujourd'hui, de nombreuses photos pour une longue journée qui restera gravée dans nos mémoires.
Kakadu National Park, inscrit au Patrimoine Mondial, abrite non seulement une grande variété de faune et de flore, mais aussi parmi les plus importants sites d'art rupestre en Australie.
Le parc compte plusieurs peuplements aborigènes, d'autres parties sont réservées à l'exploitation de mines d'uranium.
La différence entre les saisons sèche et humide est telle que certaines zones asséchées aujourd'hui peuvent être noyées sous 3m d'eau en Janvier! Les billabongs formés par de petits ruisseaux interrompus et aux allures de marécages sont infestés de crocodiles et autres animaux aquatiques.
À la saison humide, les plaines inondables s'étendent et les routes deviennent impraticables.
Notre balade sur la Yellow Water est véritablement un point fort de
notre voyage. La faune est splendide et surtout, d'énormes crocos sont
tout autour de nous.
On trouve ici le crocodile de rivière ou "freshie", environ 3m de long,
qui est inoffensif pour l'homme, et celui d'eau salée ou "saltie",
pouvant atteindre les 7m, très très méchant et il ne faut pas laisser
un petit doigt traîner dans l'eau. Il y a d'ailleurs de nombreux
panneaux sur les routes, près des rivières, pour nous mettre en garde.
Il y a aussi dans la région le beau lézard à collerette qui court sur
ses deux pattes arrière, mais on n'aura pas la chance d'en voir.
Dans cet environnement marécageux, les oiseaux s'en donnent à coeur joie et nous nous régalons aussi sur notre petite croisière de 2h bien moins touristique que celle de la veille. L'endroit est si paisible, riche et rempli de vie que l'on est conscient de vivre un moment rare.
Le Jabiru, du même nom que le village où nous passons la nuit, est un
bel oiseau aux grandes pattes rouges comme des baguettes, avec un long
bec tout droit et très puissant (même les crocos évitent de s'en
approcher).
De retour sur la route, de magnifiques aigles tournent dans le ciel et dévorent les kangourous morts sur la bas côté. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi nous ne pouvons pas apercevoir de marsupiaux vivants, mais finalement un Ranger nous informe que les kangourous vivent plutôt au sud de l'Australie, et les seuls que nous pourrions voir ici sont les wallabies, plus petits, environ de la taille d'un chien.
À Nourlandie se trouvent les fresques rupestres les plus connues du parc de Kakadu. Difficile de dater les oeuvres d'art puisqu'on nous informe parfois qu'elles ont été créées dans les 1000 dernières années, puis dans le guide qu'elles datent de 10 000 à 20 000 ans. Parfois des avions et des dromadaires sont représentés dans les peintures, ces dernières auraient moins de 150 ans. En conclusion les couches se superposent et correspondent à différentes époques.
Quoi qu'il en soit, la beauté des couleurs éclatantes (rouge, ocre et blanc) et la finesse du trait sont fascinantes. Force est de constater que ces oeuvres anciennes ne sont jamais composées de petits points. Alors ces grands tableaux que l'on trouve dans toutes les galeries d'art aborigène sont-elles vraiment inspirées des ancêtres, ou plutôt du pointillisme européen?
À gauche un homme très allongé, à droite un beau kangourou.
Un gros lézard à la queue interminable.
La chasse au kangourou avec des boomerangs.
Les hommes et les femmes dansent. Chaque danseur raconte une histoire à travers la cérémorie de la danse, sur le rythme des bâtons tapés au sol et des didjéridoos.
Nabulwinjbulwinj, un esprit dangereux qui mange les femmes après les avoir frappées avec une igname (patate douce).
Cette grande fresque raconte toute une histoire. L'étrange personnage en haut à droite est l'homme éclair, c'est une sorte de Zeus aborigène. Près de lui, le grand personnage représente Namarndjolg, qui a brisé la loi de l'inceste avec sa soeur et devint plus tard Ginga, le grand crocodile d'eau salée.
En dessous, les membres de la familles sur le chemin de la cérémonie. Au dessus de leurs têtes, des poissons dont ils se nourrissaient beaucoup.
Les plus anciennes peintures sont considérées comme des "oeuvres des
esprits" et dépeignent des événements qui relient l'individu à
l'évolution de la loi aborigène. Certaines histoires ne sont pas ouvertes à la connaissance de tous, certaines de ces fresques sont sacrées et ne sont pas offertes aux yeux de tous.
Le soir nous nous rendons à un autre site d'art rupestre, Ubirr. Ici aussi, de très belles peintures qu'il faut savoir trouver en tordant la tête et en scrutant des plafonds très bas. On y trouve une multitude d'animaux (wallabies, opossums, tortues, poissons...), exécutés dans le style dit des rayons X.
Beau coucher de soleil au sommet de la falaise avec une vue à 360° sur les marécages à la végétation luxuriante.
Je viens juste de revoir Crocodile Dundee (que j'ai trouvé très drôle) et le film se déroule à Kakadu National Park, et pour impressionner la belle journaliste américaine, il l'emmène admirer le coucher de soleil à l'exact endroit où nous nous trouvions!