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11 janvier 2009

Port Arthur / Queenstown

Me voici enfin en France (31 janvier), mais je vais tout de même finir le récit de mes aventures!

La visite de Port Arthur fut très intéressante, alors voici un peu d'histoire.

Port Arthur devint une colonie pénitentiaire en 1833, réservée aux détenus récidivistes de toutes les colonies pénitentiaires australiennes, c'était donc l'enfer des convicts les plus rebelles. Mais c'était aussi un centre de commerce comptant plus de 2 000 habitants.
Puis les déportations cessèrent 20 ans plus tard et la population fut composée de vieux hommes malades et pour la plupart atteints de folie.
Les bâtiments furent détruits par de nombreux incendies, mais on peut encore visiter certains d'entre eux.

Pour commencer, le quartier des détenus, le pénitencier. Les condamnés à une lourde peine (les lions) étaient logés aux deux étages inférieurs. Au dessus, une salle à manger, une bibliothèque et une chapelle catholique. Au dernier étage, les détenus à la réputation plus honorable.

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Tout près, la maison du Commandant. Elle était confortable, entourée d'un joli jardin, de fleurs, de fines herbes, d'arbres fruitiers et de légumes, avec une belle vue sur le port.

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Les gardes vivaient ensemble : les hommes célibataires dans une grande salle, chaque couple marié derrière un rideau. Douze épouses devaient s'occuper de 100 hommes.

L'idée de ce pénitencier était de transformer les pires gredins en honnêtes hommes. Au lieu de les punir, ils imposèrent discipline et instruction (morale et religieuse), formation et éducation.
Certains d'entre eux en sortirent munis de compétences pour un avenir fructueux!
Il y avait donc divers ateliers permettant une formation professionnelle dans des domaines différents. Ainsi il y avait forgerons, charpentiers, tonneliers, tourneurs de bois, tailleurs, cordonniers, etc.

Les conditions de vie étant très dures, un grand nombre d'hommes allaient et venaient entre l'hospice, l'hôpital et l'asile d'aliénés, selon leur état de santé.

L'hôpital

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Dans l'asile (photos perdues malheureusement), les hommes souffraient de dépression, de démence ou de maladie mentale. C'était un bâtiment très récent et moderne. Les malades étaient soignés dans un environnement calme et propre, avec gentillesse, réconfort, travail et divertissements. Les salles étaient spacieuses et aérées.

La prison isolée est une visite angoissante. Les murs sont hauts et si épais qu'aucun son ne peut les traverser. Elle était réservée à ceux qui osaient désobéir.
On considérait que le châtiment corporel ne faisait qu'endurcir les hommes, alors qu'un environnement calme et ordonné leur permettrait de se repentir et changer de vie.
Chaque nouveau venu devait d'abord passer 4 à 12 mois ici, dans l'isolement et le silence absolus. Il passait 23h par jour dans sa minuscule cellule où il pouvait travailler (souliers, tapis, vêtements...). À l'extérieur (une heure par jour), il devait porter un masque pour l'empêcher de lier contact avec les autres détenus. Toute infraction était punie d'un emprisonnement (jusqu'à 30 jours) dans la cellule de punition : obscurité totale, silence complet, régime pain et eau...). Cette minuscule cellule est si angoissante que nous n'étions pas capables de fermer complètement la porte et d'éteindre la veilleuse. Ce devait être absolument terrible!!!

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Dans la chapelle, il restait debout, caché de ses camarades dans un compartiment indépendant.

Chapelle


L'église

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L'île des morts
Environ 1100 personnes furent enterrées sur l'île. La partie basse étant réservée aux forçats et aux fous, la partie élevée aux civils et militaires.

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Carte_Tasmanie

Après avoir quitté la péninsule et traversé Hobart, nous prenons la route principale qui mène à l'ouest. Tout le sud-ouest de la Tasmanie n'est qu'un gigantesque parc national, classé au patrimoine mondial.
La route principale qu'ils appellent Highway n'est qu'une série de virages serrés et de côtes interminables au milieu des montagnes couvertes de forêts denses et de fougères. Cette route traverse l'épaisse végétation sur 50km. Le seul moyen d'y pénétrer vraiment est la marche de plusieurs heures à plusieurs jours. Nous entrons rapidement dans la belle forêt pour admirer les Nelson Falls, petite balade de dix minutes sous la pluie!

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La découverte du jour fut notre arrivée sur la petite ville de Queenstown.
Je vais tenter de retranscrire l'émotion de ce voyage au bout du monde...

La route est longue et sinueuse, nous menant toujours plus haut dans les montagnes couvertes d'un épais manteau vert profond. Le soleil est haut dans le ciel et de gros nuages blancs sont coincés dans les sommets les plus hauts. Mais nous nous approchons lentement des morceaux de ciel cotonneux et soudain nous entrons dans l'un d'eux. Et le nuage nous tombe dessus avec sa pluie diluvienne. Le soleil a disparu derrière cet épais rideau et toutes les couleurs disparaissent. Nous sommes dans un monde en gris et blanc. Plus nous avançons, plus le nuage s'épaissit et peu à peu nous ne sommes plus capables de distinguer les montagnes alentours ni où nous mène la route. C'est comme si nous arrivions au bout du monde, comme si la route aller s'arrêter soudainement pour laisser place à un grand vide sans fin.

Queenstown

Inquiets, nous entamons la descente vers Queenstown qui n'apparaît jamais. Le bord de la route est un grand précipice sans fond et les virages serrés ajoutent à l'angoisse. Soudain nous arrivons à distinguer les parois de la montagne : il n'y a plus un seul arbre, pas âme qui vive. Tout n'est que terre ocre et rochers lunaires.
Au fur et à mesure que nous approchons de la ville, nous apercevons quelques maisons à l'allure fantômatique. Mais quel est cet endroit étrange?

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La ville de Queenstown est entourée de montagnes pelées, témoins des dégâts provoqués par l'industrie minière. Aujourd'hui cette dernière est surveillée et les émissions de soufre sont contrôlées, mais les vents et pluies violents retirent constamment la fine pellicule de terre et la végétation n'y pousse plus du tout.
La ville est déserte, tout est fermé, c'est un endroit terriblement sinistre et déprimant (bien que la photo de la rue principale ne donne pas vraiment cette sensation), mais aussi fascinant.

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La meilleure idée était de dormir en hauteur sur la plateforme qui en temps normal offre un panorama sur la ville.




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Commentaires
M
That courtroom picture is so trippy!
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